Un film de : Noah Teichner / Produit par : Gaëlle Jones (Perspective Films) / Tirage optique, banc-titre, travaux de laboratoire : Noah Teichner / Directeur de la photographie (Finlande et Russie) : Ville Piippo / Impression typographique : Éric Nunes (Ampersand Press Lab) / Montage : Emmanuel Falguières, Noah Teichner / Étalonnage : Catherine Libert / Montage son, mixage : Mikaël Barre / Réalisé au laboratoire L’Abominable - Navire Argo
Avec le soutien : du CNC, de la Région Île de France – FoRTE, de la Fondation des Artistes, de Hors Pistes (Centre Pompidou), de la SCAM (Brouillon d’un rêve – documentaire), du Prix Art & Caméra (Festival de l’histoire de l’art, 2017)
« En 1924, le Buford ne se louait pas cher, grand bateau sans usage. Buster Keaton s’en est servi de décor spacieux pour son film La Croisière du Navigator. Mais voilà, sans le savoir, en filmant le bâtiment, Keaton a archivé les lieux d’une autre histoire de traversée. C’est que quelques années plus tôt, le Buford a servi à l’exil forcé de 249 opposants politiques au gouvernement des États-Unis. Un bateau, d’abord sans destination précise, et un océan pour bannir quelques militants. Les faire devenir des ombres, alors qu’ils semblaient en faire trop. Noah Teichner explore ce court-circuit et les images de Keaton deviennent des archives précieuses et précises du bateau pour documenter et illustrer la traversée. Keaton avance d’un côté de l’écran et, de l’autre, l’exil s’écrit. Le périple à bord du Buford est déroulé à l’aide des quelques témoignages existants, notamment les poignants écrits des militants anarchistes Emma Goldman et Alexander Berkman, retenus à bord. Le dialogue se noue et on accepte le lien improbable entre les histoires qui prend sens. Noah Teichner explore ce court-circuit et l’alimente par un travail de collecte rigoureux. Le cinéaste associe archives, films de l’époque, journaux de bord et regroupe les traces pour revêtir l’histoire de ses images manquantes. Se débarrasser d’indésirables, de leurs histoires et de leurs idées par des exils forcés, voilà qui traverse les océans mais aussi les temps et résonne avec les histoires d’aujourd’hui. Des tempêtes intérieures des passagers à l’affirmation de leurs idées inébranlables en passant par la désillusion de la Russie soviétique qui attend finalement les exilés, le film infiltre des histoires de disparitions et vient combler les vides au son battant du drapeau noir. » -Clémence Arrivé (Cinéma du réel)
« Le formidable Navigators, premier film de Noah Teichner […]. Comédie anarchiste, tragédie gaguesque, le film est un délire de précision, dont la méticulosité, pleine de précaution et de distance, n’a en fait pas d’autre but que de se brancher directement sur les forces les plus vives, et les plus subversives, de la révolte, main dans la main, des humains et des images. » -Luc Chessel (Libération, mars 2022)
Festivals
Cinéma du réel - Paris, France (Première mondiale)
L’Europe autour de l’Europe - Paris, France
États généraux du film documentaire - Lussas, France
Festival de cinéma de Douarnenez - Douarnenez, France
Aux Écrans du Réel - Le Mans, France (Film d’ouverture)
Autres projections
Vidéodrome 2 - Marseille, France (4/2022)
Cinéma Le Méliès - Port-de-Bouc, France (7/2022)
University of Paris 8 - Paris, France (9/2022)
Cinéma L’Univers - Lille, France (9/2022)